Nous, les habitants de la petite cité d’Arkosius, avons connu toutes les calamités possibles et imaginables. Nos dieux semblent avoir tourné leur regard ailleurs, et c’est comme si la terre elle-même nous rejetait. Les incendies ont dévasté nos maisons, les tremblements de terre ont fissuré nos murs, les invasions de sauterelles ont dévoré nos récoltes, la peste a emporté nos êtres chers, et même l’eau est devenue croupie et impure. Nos pythies ont eu une vision claire : les dieux nous punissent pour notre oisiveté et notre arrogance. Ils nous chassent de ces terres qui ne veulent plus de nous.

Alors, dans un acte de désespoir et d’espoir mêlés, nous avons pris la mer. Nos navires chargés de tout ce que nous pouvions emporter, nous avons affronté les tempêtes, les vagues menaçantes, et les vents déchaînés. Beaucoup ont prié, d’autres ont pleuré, mais tous ont gardé les yeux fixés vers l’horizon, cherchant une terre d’accueil. C’est finalement sur la côte sud d’un royaume celtique que nous avons échoué, nos embarcations brisées mais notre détermination intacte. Là, notre pythie a décrété que cette nouvelle terre porterait le nom de Massilia, un hommage à nos origines et une promesse d’avenir.

Au début, nos voisins celtes nous regardaient avec méfiance. Leur accueil a été… rude, comme ils savent si bien le faire : ils nous ont envoyé leurs kadours, des guerriers aussi sauvages que les tempêtes que nous venions de traverser. Les combats furent brutaux, mais notre discipline, forgée dans le feu et l’acier, nous a permis de tenir. Face à leurs bandes indisciplinées, nos rangs solides ont résisté, et finalement, nous avons gagné leur respect.

Après cette confrontation initiale, le roi celte du royaume des Tectoiiimes lui-même est venu à notre rencontre, apportant des chariots remplis de vivres. En partageant un festin sous les étoiles, nous avons scellé notre arrivée en terre celtique. Lors des négociations, il a été convenu que nous pourrions fonder Massilia en paix, en échange d’un tribut annuel qui ferait de notre cité une cliente loyale du roi celtique.

Mais alors que nous commencions à poser les premières pierres de notre nouveau foyer, un mauvais présage est apparu à l’horizon. Des voiles rouges, celles des navires de la Ligue de Lykófos, se profilaient au loin. Ces intrus n’apportent jamais rien de bon, et les derniers Jeux de Louros, écroulés par leurs intrigues et leurs redoutables mercenaires des Joyeuses Compagnies, sont encore dans toutes les mémoires. La tension est palpable. Nos boucliers d’argent se préparent déjà pour la guerre, et nos messagers ont été envoyés en urgence vers l’oppidum de nos alliés celtes, implorant leur soutien pour ce qui semble être une nouvelle menace imminente.