La geste des Joyeuses Compagnies
En l’an de grâce 1121, Corentin, dit le parricide, héritier de la maison de Langier, provoque la mort de son père lors d’un accident de chasse.
Son cousin et rival, profitant de l’incident, utilise une manœuvre afin de s’emparer des terres de Langier après que le Roi eut proclamé nulles les prétentions d’héritage du fils meurtrier.
Réduit à la misère, le parricide s’enrôle dans une compagnie mercenaire dont il prend rapidement la tête, tant grâce à sa maîtrise des armes qu’à sa soif de vengeance.
En effet, le jeune seigneur a juré de recouvrer les terres usurpées, envers la décision royale si nécessaire. Animé par le désir de retrouver son titre, Corentin développe un caractère taciturne, avec des accès de colère, voire de violence. Chaque affront est lavé dans le sang et le temps passant, la troupe sous ses ordres finit par acquérir une réputation de cruauté, voire de sadisme. Autant de qualités qui en font un élément indispensable de toute armée en campagne. Car au fil du temps, la réputation des mercenaires du sieur Corentin le parricide s’est étoffée. En 1124, cette troupe met à sac la ville de Sinance, réputée pour être imprenable. Les notables de la ville avaient décidé de cesser de payer l’impôt du culte, au motif qu’un frère dévot avait soi-disant violé une jument qui se trouvait être propriété du chef de la guilde des tanneurs. Le patriarche de Sinance avait exigé le paiement dû et avait été promptement expédié par-dessus la muraille par une populace enhardie par les propos belliqueux des notables.
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En représailles de cet évènement, le ministre du culte local avait commandé l’ouverture des portes, l’arrestation des fautifs et leur pendaison. La mission fût confiée à Corentin le Parricide. N’ayant pas la totalité des fonds nécessaires, le ministre du culte accepta de laisser les mercenaires se payer sur les richesses des fautifs. Une fois la ville ouverte (par une manœuvre d’infiltration rondement menée, un mercenaire se déguisant en putain pour passer les murs), la troupe procéda aux interrogatoires. La totalité des hommes de la ville qui ne parvinrent pas à fuir la première nuit avouèrent leur crime. Tous sans exception confirmèrent avoir jeté le patriarche du haut des murs.
En conséquence, ils furent tous pendus. Les mercenaires s’emparèrent comme convenu des biens et richesses transportables. Ils firent ripailles et la fête dura plusieurs jours. Femmes et enfants furent conviés, pour le plus grand plaisir des vainqueurs. Ce fût un grand moment de réjouissance qui marqua autant les esprits des guerriers et guerrières de Corentin que les convives. La joie et l’amusement furent tels qu’en ce jour, la troupe fut renommée du doux nom de « joyeuses compagnies ».
La réputation des joyeuses compagnies n’eut de cesse de grandir dans le royaume et au-delà. A la mort de Corentin, en 1127, d’une estafilade tournant en pourriture, le chef de troupe laissait un héritage sanglant. Il affirma qu’il était toujours seigneur de Langier. Mais quittant cette vie sans héritier légitime, il léguait son titre et ses terres à ses joyeux compagnons, représentés par leur futur chef, lui confiant la mission de reconquérir un jour son héritage. Depuis et par tradition, le (ou la) chef des joyeuses compagnies s’appelle Corentin(e) de Langier.
Depuis, la soif de vengeance des joyeuses compagnies est toujours fort vivace, et les joyeux compaings rêvent et promettent qu’un jour, ils prendront femme et ferme sur les terres de Langier et créeront un monde meilleur et plus juste, ou chacun profitera de sa part de bonheur et ou nul ne sera au dessus des autres.
Nous sommes en 1152. Corentin VI de Langier a fait traverser la mer à ses troupes, passant sous contrat pour la ligue Lykófos en Andalaia
Au sein des Joyeuses compagnies, certaines unités ont pu acquérir une réputation au fil du temps. Reconnues pour leurs qualités ou leur rôle, celles-ci sont appelées « Compagnies nommées »: